ARRIVEDERCI

LINGE AUX FENÊTRES
Toute son enfance en Italie, Marina a vu le linge sécher au soleil et a gardé en mémoire la fascination pour les vêtements jouant et se démenant dans le vent, pour leurs ombres projetées sur les façades, images fantasmées et fantastiques.
Ils paraissaient vivants quand, gonflés par la brise, ils essayaient de se détacher à tout prix du fil qui les retenait.
Les jupes frétillaient, les chemises gesticulaient, les nappes devenaient drapeaux festifs et les mouchoirs la saluaient.
Ces vêtements l’intriguaient. Chacun avait son histoire, un petit secret intérieur qu’elle cherchait à deviner dans les teintures parfois fanées, à travers les motifs, les reprises, les formes…
Le vêtement est une seconde peau, une enveloppe corporelle qui retient l’empreinte du corps qui l’a porté. Il nous ouvre une intimité. Le rebord des fenêtres devient le passage entre l’extérieur et l’intérieur des maisons, entre l’espace public et privé, le visible et l’imaginaire.